Ces fils à papa, ces nantis, auront l'impression toute
leur vie d'avoir fait leur révolution !
De Gaulle avec Michel Droit
en juin 1968
Les mémoires
d'un plouk : les uns s'amusent à arracher et lancer des pavés
sur les CRS, les autres travaillent et payent les impôts qui serviront
à les remettre !
1968 Année fatidique. Année qui
aurait pu passer inaperçue si on ne s’était pas servit
d’elle pour exprimer ses propres élucubrations. Je n' y échappe
d'ailleurs pas non plus. Au départ,
un banal chahut d’étudiants au cours du mois de mars. Ces
fils à papa veulent avoir accès aux chambres des filles
ce qui est interdit par les règlements. Ce vulgaire chahut va s'étendre
sur tout le pays et déboucher sur une grève générale
et le paralyser. On va prononcer des flots de mots et des phrases démagogiques,
faire mousser des montagnes d’utopies, utiliser des mers d'encre.
Il y aura des manœuvres politiciennes. On va parler d'une mutation
de civilisation, mais aussi d’ivresse passagère d’un
peuple prospère! Et je suis convaincu que c'est cette dernière
phrase qui décrit le mieux toute cette pagaille: un peuple "trop"
prospère! Aucun peuple vivant dans la misère ne crée
cette pagaille et cet immense foutoir!
Tout commence le 22 mars à la faculté
de lettres de Nanterre, près de Paris. Après avoir bien
crié pour l'accès aux dortoirs des filles, des étudiants
se sont saouler de leur propres cris et se lance dans des manifestations
anti-américaines. Et le mouvement est contagieux. Enfin on va pouvoir
s'amuser! Et ça dégénère. Des étudiants
casseurs sont arrêtés. Alors on proteste! Des bâtiments
administratifs sont occupés. Dans tous ces mouvements, il y a des
personnes qui veulent se distinguer et là, on va beaucoup voir
un rouquin que certains appelleront "turbulent" que j'appellerai
moi "grande gueule". C'est un allemand nommé DANIEL COHN-BENDIT,
qui crée un mouvement appelé « 22 mars ». Il
reprend les grands thèmes de la contestation libertaire qui, venue
des Etats-Unis, a touche une partie de la jeunesse d’Europe. A la
suite d’une série d’incidents, la faculté est
fermée le 2 mai. Le lendemain, l’arrestation des leaders
étudiants provoque des manifestations au quartier latin. La Sorbonne
est fermée. Les étudiants de l’UNEF et les enseignants
SNE-sup décrètent une grève générale.
Dans les jours qui suivent des dizaines de milliers d’étudiants
défilent dans les rues de Paris. Des barricades sont élevées
au Quartier Latin dans la nuit du 6 mai ; elles ne sont enlevées
qu’à la suite d’une charge des CRS qui font près
de 1 000 blessés, dont un tiers de policiers. L’agitation
gagne la province : Strasbourg, Lyon, Dijon, Nantes, Toulouse….
Des lieux de paroles s’ouvrent un peu partout, jusqu’au festival
de Cannes. Les slogans fleurissent : « Interdit d’interdire
» Prenez vos rêves pour des réalités etc….Le
13 mai, les syndicats CGT, CFDT et FEN se joignent au mouvement. Un immense
cortège traverse la capitale. Quand on est trop heureux, on s'ennuie
! Le soir, la Sorbonne, que Pompidou à fait rouvrir à son
retour d’un voyage en Afghanistan, est transformée en Forum
permanent (De Gaulle est en Roumanie).
Dans les entreprises:
Le 14 mai dans l’usine de Sud Aviation près de Nantes le
directeur est séquestré, les locaux sont occupés.
En deux jours, la grève ouvrière est générale.
Les services publics sont eux aussi paralysés.
Sous une apparente unité, le mouvement est divisé entre
les étudiants, la gauche non communiste du « caméléon
», le parti communiste et la CGT, tout autant opposés à
« l’aventurisme gauchiste » qu’à la «
social-démocratie »
Dans plusieurs pays les étudiants
occupent les universités, défilent, contestent les pouvoirs
en place. Au Mexique, où les manifestations sont importantes et
souvent brutales, les Autorités tiennent à maintenir l’ordre
avant l’ouverture des jeux olympiques. Les affrontements entre les
policiers et les étudiants font, en août et septembre des
centaines de morts. En Pologne il y a un début de révolte.
En mars, les étudiants qui réclament la démocratie,
sont rejoints par des milliers d’ouvriers. La police procède
à de nombreuses arrestations. Dans le monde de nombreux pays connaissent
des soubresauts et des émeutes. En Allemagne et au Japon, au brésil
comme au Sénégal.
Le 29 mai de Gaulle a disparu. Cette disparition
fera couler beaucoup d’encre et donnera lieu à beaucoup de
polémique . Le 19 mai, il avait dit :-« la réforme
oui, la chienlit, non-» Le 25, Pompidou engage des négociations
dans la rue de Grenelle, avec les syndicats. Le CNPF concède des
augmentations importantes que la CGT fera accepter par une base réticente.
Le front étudiants-ouvriers commence à se rompre. Le 29
de Gaulle a disparu. Enlèvement, suicide ? En fait il a fait un
aller retour à Baden-Baden en hélicoptère où
le général Massu dirige l’Etat-major des forces françaises
en Allemagne. Son absence crée un choc dont il va tirer parti le
lendemain.
Le 30 mai, en début d’après
midi, la France entière est à l’écoute du message
que –nouvelle dramatisation- de Gaule à décidé
de ne faire diffuser qu’à la radio. L’allocution est
brève, elle ne dure que quelques minutes. C’est un appel
à la résistance. Détenteur de la légitimité
nationale et républicaine, le chef de l’Etat ne se retirera
pas. Il dissout l’Assemblée Nationale. Des élections
auront lieu en juin. Tout de suite il faut que partout « s’organise
» l’action civique. Quelques heures plus tard, entre l’Etoile
et la Concorde, un million, de parisiens apportent leur soutien à
de Gaulle en chantant la Marseillaise. Mai 1968 est terminé.
Les "révolutionnaires"
rentrent chez eux la queue entre les jambes et tels de vilains garnements
qui lacèrent tout ce qui se trouve dans la chambre dans laquelle
on les a enfermés pour les punir, ils commencent la destruction
de la société qui leur a tout apporté sur un plateau
sans qu’ils aient à fournir le moindre effort . Des étudiants
accèderont sans peine aux plus hauts postes puisque on leur donnera
leurs diplômes sans examens ou presque.
Dans les jours qui suivent le travail reprend
dans les entreprises, les trains circulent à nouveau et l’essence
coule dans les stations service.
Aux élections de Juin, les Gaullistes enlèvent 358 sièges
sur 485. Un raz de marée ! Ils n’ont plus besoin de l’appoint,
toujours conditionnels des Giscardiens. Communistes, socialistes et centristes
sont laminés. Pierre Mendés France qui faisait figure de
recours un mois plus tôt, est battu, à Grenoble par un Gaulliste,
De Gaulle appelle à Matignon Maurice couve de Murville, ministre
des affaires étrangères depuis 1958. Des événements
de Mai, de Gaulle en a tiré l’enseignement que les français
demandent à participer davantage aux décisions qui les concernent.
La participation ? Une idée gaullienne. Pompidou n’y croit
pas, Couve de Murville reçoit mission de lui donner vie.
La loi sur l’orientation de l’enseignement supérieur,
proposée par Edgar Faure, introduit l’autonomie des universités
dans un système jusque là monolithique. Elle est adoptée
par l’Assemblée en octobre sans une voix d’opposition.
La loi sur les droits syndicaux dans l ‘entreprise est votée
avec quatre voix contre. Les très fortes hausses des salaires consenties
lors des accords de Grenelle ont eu un effet inflationniste. Les experts
sont unanimes il faudrait une dévaluation du franc. Mais encore
une fois de Gaulle surprend. Le 25 novembre il refuse de toucher la monnaie.
Le contrôle des changes est rétabli, puis le contrôle
des prix. La TVA est augmentée, les dépenses de l’Etat
sont revues à la baisse. Le chef de l’Etat veut modifier
profondément la vie publique. A l’automne il annonce qu’il
va proposer une large décentralisation et une réforme du
Sénat. On va vers un référendum. (Pensée personnelle
Mai 68 que d'encre aura fait couler ce mois de kermesse à l'échelon
national pour ne parler que de la France. Ce sont les enfants de bourgeois
qui l'ont déclenchée (après les étudiants
américains et allemands ). Trop riches, trop choyés, trop
comblés, ces nantis n'avaient aucun souci pour les lendemains,
mais ces pauvres choux s'ennuyaient. Un peu comme ceux qui, habitués
au caviar, voudraient manger un peu de pot-au-feu.
Moi qui venait d'un pays qui, vingt ans après une guerre civile,
n'était pas sorti de la misère, je regardais avec dégoût
ce spectacle affligeant.
Don quichotte, mon compatriote, s'était battu contre des moulins
à vents, eux donnaient des coups de sabres dans leurs couettes
remplies de duvet d'oies. Le soir venu, après s'être amusés
à jeter des pavés sur la "gueule" des "flics"
ils rentraient dans leurs beaux quartiers manger du foie gras ou autre
plats de riches. Tout comme un gamin capricieux casse ses jouets et se
roule par terre en faisant un scandale pour obtenir un nouveau caprice.
Je les aurais obligés, moi, ces petits morveux, ces petits merdeux,
à vivre les années que je venais de vivre ! Un an! Rien
qu'un an à travailler dans les champs 12 heures par jour sous un
soleil de plomb, à plus de 35 degrés pour 70 pesetas par
jour. Ils auraient vite compris ! )
Tchécoslovaquie : le printemps de
Prague.
Inventer le socialisme à visage humain tel est le programme d’Alexander
Dubcek quand il est nommé secrétaire général
du parti communiste tchécoslovaque. En quelques semaines il supprime
la censure, libère les écrivains emprisonnés pour
délits d’opinion, adopte une attitude plus ouverte envers
l’Eglise, autorise les voyages à l’étranger.
C’est le printemps de Prague. Les dirigeants soviétiques
craignent que ce qui se passe Tchécoslovaquie ne fasse tache d’huile.
Déjà, en Pologne des étudiants se sont soulevés
et ont été rejoints par les ouvriers. L’ordre n’est
revenu qu’après une répression policière extrêmement
dure. Léonid Brejnev adresse plusieurs mises en garde à
Dubcek. Puis, en juillet, il convoque tous les membres du bureau politique
du PC tchécoslovaque et se fait impérieux : il exige une
modification de la direction du Parti. Dubcek assuré du soutien
de la population, refuse
Les chars soviétiques rentrent en Tchécoslovaquie dans la
nuit du 20 au 21 août. La population leur oppose une résistance
passive, tandis que les dirigeants des démocraties occidentales
se contentent de molles condamnations verbales. Moscou peut sans entraves,
imposer ses hommes et procéder à une vaste épuration
et rétablir une dictature. L’étouffement du «
socialisme à visage humain » provoque un certain malaise
dans les partis communistes des pays occidentaux (des intellectuels en
vue démissionnent) et fournit des arguments à la Chine dans
sa propagande contre l’Union Soviétique.
Chine
A la fin de 1966, les adolescents mobilisés par Mao pour mettre
en question l’ordre établi, étaient maîtres
de la Chine. Le grand Timonier avait jouer à l’apprenti sorcier
: plus personne n’était en mesure de maîtriser le phénomène.
Des clans se forment à l’intérieur même du mouvement.
A Canton des bagarres font 900 morts. Le gouvernement prend prétexte
de ces dissensions pour faire intervenir l’armée A Pékin,
les militaires repoussent des Gardes Rouges qui, ivres de leur pouvoir,
tentent de prendre d’assaut le ministère des Affaires Etrangères.
A partir de l’hiver une véritable guerre civile s’engage
entre le gouvernement et des jeunes fanatiques. Les « gardes rouges
» sont officiellement dissous. 20 millions de jeunes sont envoyés
dans des camps. La reprise de certaines localités par l’armée
s’accompagne de véritables massacres. La ville de Wuzhou
dans le Kouang-si est détruite au napalm. Cependant la ligne du
parti est censée demeurer inchangée. Le président
de la république, Liu Shao-shi nommé en 1959 après
l’échec du Grand Bond qui a été la cible de
la « révolution culturelle » est démis de ses
fonctions en octobre et emprisonné. Mao récupère
la présidence……..
Génocide au Biafra
D’après la Croix-Rouge 8 à 10 000 personnes meurent
chaque jour de faim au Biafra (Nigeria). Les téléspectateurs
découvrent chaque jour l’image de ces malheureux enfants
, étiques et au ventre gonflé, qui sont les premières
victimes. Depuis l’accession du Pays à l’indépendance
en 1960, les deux ethnies principales : les Haoussas, musulmans, au Nord
et les Ibos, a l’Est, chrétiens ou animistes, se disputent
le pouvoir. Le Biafra, majoritairement Ibo, où se trouvent les
plus grandes richesses pétrolières et minières du
pays, fait sécession en mai 1967. Une guerre s’ensuit. Le
gouvernement de Lagos cherche à réduire les populations
biafraises en les affamant.
Etats-Unis
Alors qu’il prononçait un discours, MARTIN LUTHER KING est
assassiné, le 4 avril . Le fait que le meurtrier soit un blanc
déclenche aussitôt des émeutes dans les quartiers
noirs de plusieurs grandes villes. On compte une cinquantaine de morts
et plusieurs centaines de blessés. Le président JOHNSON
parvient à faire rétablir le calme et déclare deux
jours de deuil national.
Le cinq juin, c’est au tour de ROBERT KENNEDY, le frère du
président John Kennedy, d’être assassiné. Il
faisait campagne pour les élections présidentielles et venait
de remporter des primaires de Californie. Il est abattu par un Jordanien,
immigré aux Etats-Unis, qui lui reprochait d’avoir trop de
sympathie pour Israël.
En novembre, NIXON élu président.
Jackie Kennedy épouse le milliardaire grec Onassis.
Liban
Après la guerre des 6 jours, à laquelle le Liban n’a
pas participé, les palestiniens s’installe comme en pays
conquis, comme un Etat dans l’Etat. Dans le sud, des commandos montent
des coups de mains contre Israël . Le premier ministre RACHID KARAME
introduit le service militaire obligatoire, négocie avec la France,
passe des accords de défense avec des Etats arabes . Le 28 décembre,
en représailles à une action des fedayin, l’aviation
israélienne bombarde le port de Beyrouth. De ce jour le Liban est
impliqué dans le conflit israélo-arabe. Une guerre se profile
entre libanais et palestiniens. Une autre est possible entre communautés
libanaises. C’en est fini de la »suisse du Proche-Orient »
J.O.
Les trois athlètes noirs américains qui sont arrivés
1 2 et 3 du 400 m brandissent le poing sur le podium et détournent
ostensiblement les yeux du drapeau quand celui-ci est hissé en
haut du mât . Les français dominent les disciplines alpines.
Killy empoche à lui seul trois médailles d’or. Marielle
Goitschel remporte le slalom spécial.
Terminé
mai 68 ? pas pour l'Eglise ! On estime le nombre
des départs de prêtres et de religieux à 1 500 pour
la seule année 68 en France. Entre 1971 et 1975, 960 prêtres
quitteront le sacerdoce. Quand le bateau coule,
les rats l'abandonnent........
Nouvelles du monde .
Richard Nixon est élu président
des Etats-Unis.
En mars arrêt des bombardements, négociations de paix à
Paris en mai.
Traité de non- prolifération d’armes nucléaires.
La France, la Chine et l’Inde refusent de signer, La France possède
la bombe H
Antonio Salazar au pouvoir depuis 1932 meurt d’une hémorragie
cérébrale
Les greffes du cœur se multiplient, mais le problème de rejet
reste entier. Christian Cabrol, chirurgien à la Salpêtrière
effectue la première greffe du cœur en Europe.
Sond V premier objet à revenir de la lune
Apollo III trois américains accomplissent 10 rotations autour de
la lune
Kourou premier tir de fusée sur la nouvelle base spatiale française.
Graves événements à
Prague. Ils seront rappelés comme le Printemps de Prague.
Inventions et découvertes.
Kourou premier tir de fusée sur la nouvelle base spatiale française.
Lockheed construit le plus avion du monde, le C-5A. Il peut transporter
deux tanks, six hélicoptères, un pont mobile de 67 tonnes,
ou 15 hôpitaux ambulants etc..etc.
.
Premières montres a quartz sur le marché en Suisse et au
Japon.
L'après 68
donnera a peu près ces maximes que j'ai trouvé dans une
revue et que je n'ai pas pu m'empêcher de les faire partager
• Tolérance : indifférence
totale à la vérité
• Respect : désintérêt méprisant dissimulé.
• Intégriste : croit à l’existence d’une
transcendance au-delà du « grand marché »
• Consommation des ménages : sens de la vie.
• Tabou : forcément judéo-chrétien.
• Opinion : toujours relative
• C’est marrant : opinion universelle non contestable.(«
le Mont St Michel, c’est marrant »)
• C’est sympa : c’est marrant.
• Fasciste : Celui qui refuse de se conformer à mon opinion.
• Egalité : nivellement par le bas.
• Liberté : englobe toutes les définitions précédentes
….et d’autres.